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Contexte actuel

Climat instable

La ville de Copenhague poursuit de nombreuses études depuis plusieurs années afin de savoir comment gérer ses eaux. Une équipe de scientifiques dans divers domaines travaille sur la question, tels que dans l'hydrologie, l’hydraulique des égouts, l’environnement, des chimistes, des économistes, des ingénieurs, des architectes de paysage et des urbanistes. Tous ces professionnels travaillent en orchestre afin de transformer l’aménagement urbain de la ville pour solutionner les problèmes liés à l’eau de pluie et aux inondations qui deviennent de plus en plus fréquentes dans cette région et de plus en plus torrentielles.

 

Depuis plusieurs années, la science prouve que le climat devient instable et que les conditions climatiques se dégradent. D’abord, les crues deviennent de plus en plus fréquentes et de plus en plus fortes. L’intervalle entre les crues se raccourcit ce qui donne de moins en moins de temps aux villes de s’adapter et d’absorber toute cette eau. Le niveau de la mer augmente et les inondations suivent. Avec l’arrivée du réchauffement climatique, le Danemark, s’attend à une hausse des températures, on estime 2° à 3° de plus, ainsi qu’à des pluies plus abondantes parce que l’air chaud emmagasine davantage d’eau : on estime 25% à 55% plus en hiver et 0% à 40% en été dans les prochaines années. 

 

L’eau dans la ville fait partie de la vie et du paysage actuel et futur de la ville de Copenhague, et c’est pour ça qu’il faut trouver des stratégies afin d’accueillir, d’absorber et de rejeter les eaux d’inondations. L’objectif est d’adapter l’aménagement les villes en tenant compte des problèmes climatiques qui font maintenant partie de la réalité des villes situées au bord des côtes maritimes afin de résister et de co-existant avec l’eau (Elisa Palazzo, 2018) (Klima Og Miljo, 2011).  

Les premières infrastructures

Les premières infrastructures pour rediriger les eaux usées et les eaux de pluie en dehors des villes ont été conçues au 19ème siècle. À l’époque, c’est principalement le choléra qui encourage le développement de ces infrastructures afin de préserver une bonne hygiène et de bonnes conditions de vie au sein des villes. Les scientifiques se rendent compte au cours des années de la pollution que provoque le partage du drain avec l’eau de pluie et les eaux usées, alors des bassins de rétention ont été construits afin de contenir l’eau des averses et ainsi réduire les débordements dans les drains. Vers la fin du 20ème siècle, le système de drainage est modélisé grâce aux avancements de la technologie et de l'ingénierie. Le principal problème avec les systèmes de drainage : la taille du système de drainage dépend étroitement de l’abondance des eaux d’averses. Plus elles sont fortes, plus les infrastructures sont grosses et plus elles sont dispendieuses. Les systèmes de drainage urbains sont alors conçus de manière à pouvoir recueillir toutes les eaux de pluie : au début se sont des pluviomètres qui mesurent la quantité d’eau tombée dans un endroit donné à un moment donné, pour permettre une conception adéquate et une bonne évacuation. Ces mesures sont mises à jour avec les années étant donné l'augmentation de la fréquence et de l’intensité des pluies torrentielles au Danemark. 

 

Le climat étant très instable, la conception des systèmes de drainage doit être révisée fréquemment afin de bien évacuer l’eau à l’extérieur des villes et d’éviter les inondations dévastatrices et ainsi limiter les coûts des dégâts. Il est alors aussi crucial que les systèmes mis en place soient facilement adaptables aux besoins présents, mais aussi aux besoins futurs pour réduire les dépenses à long terme de construction des infrastructures puisque les conditions futures sont complètement incertaines. Les chercheurs font des études de simulations pour essayer de prévoir les changements climatiques et l’augmentation de l’intensité des précipitations (Ida Bülow Gregersen, 2014). 

 

Les solutions résilientes

Une infrastructure résiliente pour le climat est une infrastructure conçue pour anticiper et pour résister aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles. C’est aussi une infrastructure qui a la capacité de se réparer facilement après avoir subi des dégâts ou à s’adapter pour les conditions futures. L'objectif de concevoir des infrastructures résilientes est alors de limiter les dégâts au sein d’une ville et de limiter les coûts de construction et de réparation après chaque catastrophe. Une ville équipée, est une ville préparée. Selon le contexte, le climat, la position géographique et les menaces, les mesures prises pour concevoir les infrastructures résilientes changent considérablement (OECD, Climate-resilient Infrastructure, 2018). 


Deux choix s’offrent à Copenhague pour planifier son aménagement urbain futur : continuer d’augmenter la taille des infrastructures grises de système de drainage et de les surdimensionner en fonction de l’accroissement des eaux de pluie, OU d’intégrer au sein de la ville des méthodes vertes et bleues de gérer les eaux. Cette approche se traduit par la gestion de l’eau directement au niveau de la ville et non en souterrain. Copenhague choisit de changer sa façon de gérer son design urbain afin de mieux répondre aux besoins engendrés par les changements climatiques en utilisant des infrastructures bleues pour améliorer son aménagement urbain, ce qui encourage en même temps le développement durable de la ville. L’inondation de 2011 cause d’énormes dégâts monnayant plus d’1 milliard d’euros de réparations, et incite notamment le Danemark à investir dans des infrastructures plus résistantes. 

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Inondation de 2011 à Copenhague

Les démarches vertes (ou bleues) représentent le choix le moins dispendieux : elles ne coûtent que la moitié des infrastructures traditionnelles grises. Cette approche permet donc de réduire considérablement les dépenses, d’augmenter la qualité de vie des habitants. 

 

Plusieurs exemples de cette démarche ont été mis en oeuvre dans la ville de Copenhague. D’abord, l’installation de trottoirs récupérateurs d’eau, des oasis verts urbains et des bassins d’eau dans des parcs permettent d’absorber, de stocker et de rejeter les eaux de pluie afin de limiter les inondations. 

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Trottoir récupérateur d'eau permettant d'absorber l'eau

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Oasis vert urbain permettant d'absorber l'eau

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Bassin d'eau permettant de stocker et d'évacuer l'eau

C’est ici qu’entre en jeu le parc d’Enghaveparken, un parc réaménagé dont l’eau est au cœur du projet. Depuis plusieurs années, il s’agit d’un poumon du quartier pour ses habitants. Le parc doit continuer de pouvoir offrir des expériences et des activités à ses utilisateurs : en intégrant l’eau dans le parc, en période de grandes pluies, ses utilisateurs bénéficient d’une plus grande variété d’activités et de possibilités quand le parc est vide ou quand celui-ci est rempli d’eau (Athlyn Cathcart-Keays, 2016). 

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